En prison depuis le 22 juillet 2017, les apprentis chauffeurs Fallou Fall et Djiby Mané ont finalement fait face, ce mardi, au juge de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Dakar. Ils répondaient des faits d’association de malfaiteurs, de vol en réunion commis avec violence et de détention d’armes. Le représentant du Ministère public a requis, contre eux, la réclusion criminelle à perpétuité. Ils seront fixés sur leur sort, le 05 avril prochain.Fallou Fall et son coaccusé Djiby Mané risquent de passer le restant de leurs jours en prison. La raison : le représentant du Parquet a requis, ce mardi, à leur encontre, une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Ils comparaissent devant la barre de la chambre criminelle de Dakar pour répondre des faits d’association de malfaiteurs, de vol en réunion commis avec violence et détention d’armes. Les faits ont eu lieu aux Parcelles assainies le 22 juillet 2017. Ce jour-là, les éléments du commissariat de ladite localité ont été informés qu’un individu armé d’un couteau et accompagné de deux acolytes était en train d’agresser des personnes au niveau du marché de l’unité 17. Et, selon les indications reçues par les flics, Ie principal mis en cause avait successivement agressé trois jeunes femmes, aidé par ses complices. C’est ainsi que les flics se sont transportés à l’unité 17 des Parcelle Assainies ; ils ont été orientés par les commerçants établis sur la voie principale sur la direction qu’avait prise le groupe de malfaiteurs. Après une course poursuite dans les rues, ils finissent par mettre la main sur deux individus : Fallou Fall et Djiby Mané. La fouille effectuée sur le premier nommé a permis de découvrir un téléphone portable de marque Honor et un couteau suisse.
Après vérifications, il s’est avéré que le téléphone en question appartenait à la dame Diaraye Dabo qui avait déposé plainte contre X pour agression, ce jour, au poste de Police. A la lecture de cette plainte, il est établi que la dame a été victime, en pleine journée, d’une bande d’agresseurs armés de couteaux qui l’ont dépossédée de son téléphone, de sa pochette et de son lecteur MP3.
Entendus, les mis en cause ont nié, sans convaincre, les faits qui leur sont reprochés. C’est ainsi qu’ils ont été placés sous mandat de dépôt à la date du 24 juillet 2017. Hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar, les accusés ont continué à faire de la dénégation leur système de défense. À en croire Fallou Fall, il a fortuitement croisé un groupe de personnes qui l’ont désigné comme étant un agresseur avant de l’attaquer.
Toutefois, la partie civile, Diaraye Dabo, est revenue sur les circonstances de son agression. « Ce jour-là, je revenais du salon de coiffure. Je marchais à côté de la mairie des Parcelles Assainies quand, subitement, quatre individus m’ont attaquée. Ils m’ont fait tomber et fait tomber mon téléphone, ma pochette et mon lecteur MP3 . L’un a brandi son couteau avant de s’emparer de mon téléphone. Je suis ainsi allée porter plainte à la police des Parcelles Assainies. Aussitôt, les éléments du commissariat sont allés à leur recherche. Ils ont été arrêtés au marché Dior », raconte la plaignante qui dit ne pas reconnaître ses agresseurs.
Les dénégations des prévenus à la barre n’ont pas convaincu le représentant du ministère public qui a sollicité qu’ils soient condamnés à une peine de réclusion criminelle à perpétuité. À en croire le parquetier, les déclarations des accusés sont bourrées de contradictions. Or, pour l’avocat qui assurait la défense de Fallou Fall, Me Seyba Danfakha, s’il y a contradiction, c’est dans le réquisitoire du parquet et dans les déclarations de la partie civile qui dit que l’audition a eu lieu à 15h et non la nuit. En ce sens, la robe noire a plaidé l’acquittement au bénéfice du doute. L’affaire mise en délibéré, la chambre rendra sa décision le 05 avril prochain.
Adja K. Thiam (Actusen.sn)