Quelques temps après la naissance de leur fille, Z. B. Sall et son épouse A. Kane ont divorcé. Sur ce, le juge avait accordé la garde de l’enfant à la mère et avait ordonné au père le versement mensuel d’une pension de 25 000 francs.
M. Sall, qui n’a pas respecté la décision de justice, a eu le culot de saisir l’Unicef pour ternir l’image de son ex, voire même la faire licencier.
« Il voulait me mettre en mal avec mon employeur. Celui-ci m’a averti d’une plainte de mon mari dans laquelle il disait que sa fille a été excisée. Alors que c’était faux. Comment se fait-il que je travaille à l’Unicef et que je fasse de telles pratiques? », s’indigne la partie civile à la barre du tribunal correctionnel de Dakar.
À l’en croire, rapporte Rewmi Quotidien dans sa parution du jour, le mis en cause a également saisi l’ambassade de la France pour leur dire qu’elle a kidnappé leur fille qui a hérité de la nationalité française.
Revenant sur son calvaire durant le mariage, la plaignante révèle qu’elle subissait toutes sortes de violences physiques et morales.
« Après notre séparation, il m’a dit qu’il ne va jamais me laisser la garde de l’enfant. Il venait chez moi à des heures tardives sans me prévenir », dénonce-t-elle.
Interrogé par le juge, l’ancien agent immobilier balaie d’un revers de main toutes les accusations.
« J’ai envoyé cette lettre en mars 2020 à l’Unicef pour savoir si ma fille a été excisée puisque c’est un organisme chargé de la protection des droits de l’enfant basé à Dakar. La gamine est allée en Mauritanie à deux reprises sans mon autorisation. J’étais un peu inquiet, car elle est aussi passée au village. Et je craignais qu’elle ait été emmenée là-bas pour être excisée », s’est-il justifié.
Pour ce qui est de la pension alimentaire, le prévenu soutient l’avoir versé à son ex-conjointe. Mais, admet-il, au mois de mars 2020, il a tenté de le faire sans succès, car la requérante a bloqué son numéro de téléphone.
Toutefois, le rapport médical, versé au dossier, a blanchi la dame. L’homme de l’art a conclu que la môme, âgée de 2 ans, n’a pas été excisée.
Avocat de la partie civile, Me Abdou Aziz Djigo s’est offusqué du comportement du comparant.
« C’est à des heures impossibles qu’il toquait à sa porte. Il lui envoyait aussi des messages calomnieux. Et le plus méchant, c’était d’envoyer un courrier avec des mots durs à l’Unicef. Tout ça, pour que cette dame perd son boulot », déplore la robe noire.
Sa consœur, Me Borso Pouye a réclamé 20 millions FCFA, en guise de réparation. « Au bout de quelques mois, lorsqu’on ne paie pas la pension alimentaire, on est coupable du délit d’abandon de famille », estime-t-elle.
Le maître des poursuites a requis l’application de la loi.
La défense a plaidé la relaxe de son client. Me Amadou Aly Kane a souligné que celui-ci n’a pas vu son enfant depuis 18 mois.
Le prévenu sera fixé sur son sort le 24 novembre prochain.