Selon les informations du quotidien « Libération », 17 jeunes sierra-léonaises, qui ont été prises dans le piège de ce réseau ont été sauvées de justesse alors qu’elles embarquaient à l’AIBD. On leur faisait croire à un travail de domestique bien rémunéré, mais une fois au Liban, leurs passeports étaient confisqués et elles étaient forcées à la prostitution. Abdoul Fofano, un membre actif du réseau de trafic humain, dont les cerveaux sont basés à Oman et Beyrouth a été arrêté à Dakar alors qu’il préparait leur départ.
Selon les informations du journal, la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques similaires a déféré devant le parquet de Pikine-Guédiawaye le nommé Abdul Fofana pour association de malfaiteurs, tentative de traite de personnes avec actes de barbarie et trafic d’êtres humains. Le mis en cause de nationalité sierra-léonais est né en 1975 à Masiaka, Abdul Fofano est un membre très actif d’un réseau de trafic d’êtres humains basé entre Beyrouth et Oman.
Au sein de cette mafia, le sieur Fofano avait pour rôle de faire promettre à des jeunes filles, en situation de faiblesse, un travail de domestique au Liban bien rémunéré avant de les réduire à la prostitution forcée ou à l’esclavage, une fois sur place. Tout a été découvert lorsque le commissariat spécial de l’aéroport a débarqué 18 ressortissantes sierra-léonaises alors qu’elles tentaient de prendre le vol ET 406 de la compagnie Ethiopian Airlines à destination de Beyrouth, via Addis-Abeba.
Après des déclarations concordantes, ces dernières devaient se rendre au Liban en qualité de travailleuses domestiques. N’étant pas totalement convaincu, le commissariat de l’aéroport a ouvert une enquête. Par ailleurs, les auditions ont fini par révéler que les jeunes filles, arrivées de la Sierra-Léone, ont toutes été recrutées par une certaine Hannan basée au Liban. Cette dernière, qui est en réalité la proxénète du groupe, leur avait promis un travail bien rémunéré une fois au Liban.
Toutes les filles ont déclaré avoir été hébergées, à leur arrivée au Sénégal, pendant quelques jours, à Wakhinane Nimzatt (Guédiawaye), où leur contact a fait les démarches nécessaires pour leur trouver des billets d’avion et des tests Covid négatifs. Ce contact a été identifié comme étant Abdul Fofana qui tient un salon de coiffure mixte à Wakhinane Nimzatt.
La perquisition effectuée à son domicile, à Guédiawaye, a permis de saisir plusieurs documents de voyage. Lors de son interrogatoire, sous le régime de la garde à vue, Fofana a admis travailler, contre rémunérations, pour le cerveau de cette mafia, un certain Mohamed, basé à Beyrouth, qui aurait du «travail bien rémunéré» pour les « belles jeunes filles ».