En file indienne devant la Cbao, sise au rond-point Jet d’eau à Dakar faute de places à l’intérieur, de nombreux usagers attendent d’être appelés pour effectuer des opérations. Ces clients à l’image de M. Dieng, gardent à travers la gorge, la décision de cette banque de supprimer le guichet unique.

« Pendant des dizaines d’années, la Cbao a étendu son réseau d’agences dans des emplacements stratégiques, de façon à desservir toutes les régions du Sénégal. Même si cette couverture permet d’éviter que les clients n’aient à changer de banque pour des raisons géographiques, le déploiement d’un tel réseau joue aussi un rôle primordial, car elle permet aux clients d’être libre financièrement », explique le père de famille, pour qui, le retrait du guichet unique risque d’avoir « un impact considérable sur les usagers ».

Depuis quelques jours, l’Association des Clients et sociétaires des institutions financières a constaté avec étonnement et désolation la démarche jugée « cavalière » de la CBAO consistant à rejeter tout retrait par chèque supérieur à 200.000F CFA sur une agence autre que l’agence dans laquelle le client a ouvert son compte courant. De surcroît, en ce qui concerne le compte épargne, le client ne pourra retirer ou déposer que dans sa propre agence.

Des mesures qui « vont détruire la bancarisation et la simplicité des transactions financières et sans tenir compte des intérêts des usagers », fustige Moustapha, un autre client. Il demande à ce que les autorités « s’autosaisissent » avant qu’elle ne soit adoptée par d’autres banques. Une situation que dénoncent plusieurs clients qui jugent ce geste «d’anormal et d’injuste ».

Les gens risquent d’aller ailleurs

« La Cbao doit respecter l’avis de ses clients. Cette mesure risque d‘impacter les usagers qui ont l’habitude de se déplacer. Il sera impossible pour eux de retrouver vers leur agence pour seulement y faire des transactions. C’est irréalisable et difficile pour certains quand on n’habite pas la zone où se trouve ladite agence. La banque doit vraiment revoir son système de gestion pour satisfaire et mettre à l’aise sa clientèle. À ce rythme, les gens risquent d’aller ailleurs, c’est aussi simple que ça », sermonne ce jeune homme au milieu de la file d’attente.

Dans cette démarche, les usagers dénoncent également le manque de consultation. Une action qui, selon eux se passe sans leur accord ou sans même avoir été consulté préalablement. Chez les clients, les habitudes sont bouleversées puisqu’ils seront obligés de se déplacer ou même de voyager pour retirer de l’argent, contracter un prêt immobilier ou pour ouvrir un compte. Très touchés par la surpression, ces usagers, mécontents, exigent sa « réhabilitation ».

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