Dans mon premier essai intitulé « Tirons les rideaux », j’interpelais la société sur le racisme envers les noirs dans les entreprises américaines et j’ouvrais une fenêtre sur la mal gouvernance en Afrique et au Sénégal, en particulier.
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Mon diagnostic portait alors sur les forces et faiblesses des croyances, coutumes et pratiques de pays développés et sous-développés, ainsi qu’un regard critique sur certaines de nos traditions envers les femmes et les jeunes.
Protéger, éduquer, soigner et en général servir le citoyen, tel devrait être le sacerdoce des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif, la répression devant être le dernier recours d’une société qui se dit démocratique.
Même si les dérives semblaient préoccupantes, nous étions à mille lieues de soupçonner la profondeur de la plaie et le jusqu’au boutisme dont feraient preuve les autorités face au peuple sénégalais à la quête désespérante d’une justice impartiale, du respect de la Constitution et de la parole donnée par le président de la république.
En mon for intérieur, je craignais que les événements de mars 2021, avec leurs lots de morts, de blessés et de destructions matérielles ne se produisent à nouveau. Me disais-je, « Ouf ! On l’a échappé belle. On s’est fait peur. Mais s’il y a eu du positif, ce sera que nous ferons plus attention pour ne pas franchir les lignes rouges sur les questions ethnique, le 3ème mandat, l’injustice flagrante envers des opposants… ».
Désillusion ! Malgré les alertes qui fusaient de partout, le pire arriva.
Des dizaines de morts, des centaines de blessés, des arrestations par centaines de militants du PASTEF, des arrestations de journalistes, d’influenceurs ont suivi les verdicts ubuesques des procès ‘SONKO/Mame Mbaye NIANG” et “SONKO/Adji SARR” le tout, avec un procureur de la république bafouant un principe somme toute élémentaire en droit qui veut que “nul ne plaide par procureur”..
. A qui la faute ? l’hypocrisie consisterait à renvoyer dos à dos les belligérants mais quand l’état de droit a foutu le camp, c’est au Chef de l’Etat et à lui seul qu’il faut demander des comptes, puisque comptable de la puissance publique. Sa responsabilité historique est de préserver la paix sociale et non d’être un Néron tropical observant le saccage de la capitale dans un mutisme coupable.
Les institutions et autres organes de régulation que sont la magistrature, la police, la gendarmerie ou les autres corps de l’Etat, se retrouvent réduits à leur “plus simple expression” et une partie de ces élites sacrifie le peuple sur l’autel de la peur, de la prébende et de la lâcheté.
La liberté de la presse est également piétinée sous le regard d’une presse “officielle” qui vit ses derniers instants face à la puissance révolutionnaire des réseaux sociaux devenus le seul vecteur d’information malgré les fake news distillées pour semer la confusion.
Monsieur le Président, face à une jeunesse debout et consciente des enjeux de leur temps, il ne vous reste qu’à saisir pendant qu’il est encore temps, ce génie sénégalais du dialogue fécond pour une paix sincère, des élections libres et démocratiques. Ne nous parlez surtout pas d’une prolongation de votre mandat. Vous nous l’aviez dit, vous ne pouvez pas diminuer de sept a cinq alors vous ne pourrez certainement pas rallonger the cinq a sept …
Monsieur le Président, organisez des élections transparentes et inclusives en 2024 ! Je suis convaincu que si vous le faites, le peuple vous pardonnera mais n’oubliera certainement pas.
Wassalam
Papa Massaer Niang