Le Tribunal d’Instance de Dakar a décidé de réintégrer Ousmane Sonko sur les listes électorales. Cette décision annule celle de l’État sénégalais qui avait radié Sonko à la suite d’une condamnation par contumace dans une affaire distincte. La Cour suprême, ayant annulé précédemment un jugement similaire de Ziguinchor, avait renvoyé l’affaire à Dakar. Le tribunal de Dakar confirme ainsi le jugement de Ziguinchor, relançant le débat sur l’indépendance judiciaire au Sénégal.

Me El Hadji Diouf, avocat de l’État, a déclaré au micro des médias, dans un ton mesuré, que cette décision ne les décourageait pas. « Les partisans d’Ousmane Sonko affirment habituellement que la justice sénégalaise manque d’indépendance. Cependant, les événements récents démontrent que leurs accusations n’étaient que des mensonges visant à ternir l’image du Sénégal. La décision du juge aujourd’hui prouve son indépendance totale. Il n’a reçu aucun ordre, contrairement à ce qu’ils prétendent. Ils accusent à tort Macky Sall de contrôler le pays selon son gré, ce qui est faux.”

L’avocat a également souligné leur intention de porter l’affaire à nouveau devant la Cour suprême. “Ce qui me réjouit dans cette affaire, c’est que nous adopterons la même approche que la dernière fois. Mes collègues, en célébrant leur victoire à Ziguinchor, ont oublié qu’une décision d’un juge mineur n’est pas définitive. Nous porterons l’affaire à un niveau supérieur, jusqu’à la Cour suprême. Il faut reconnaître que la Cour suprême ne peut pas se dédire elle-même. Nous irons devant la Cour suprême et nous leur montrerons que nous gagnerons, car la situation, étant la même, mènera à la même décision. »

La question reste ouverte quant à l’exécution de la décision du tribunal de Dakar par l’État sénégalais, dans l’attente d’une nouvelle intervention de la Cour suprême.