La présidence du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a reçu, hier, à son siège, celle du Conseil d’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored). Les entités de régulation et d’autorégulation entament une synergie d’actions pour étouffer les dérives de plus en plus marquées dans les médias.

Sur sa sollicitation, le Conseil d’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) a rencontré, hier, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). La réunion de l’organe de régulation et de celui d’autorégulation est dictée par la récurrence des dérives dernièrement notées dans les contenus audiovisuels et qui peuvent avoir des conséquences fâcheuses sur le jeune public notamment. Le président du Cored a noté que les entités collaboraient déjà dans le cadre des rendez-vous électoraux, notamment sous la direction de l’ancien président du Cnra, feu Babacar Touré. « Maintenant, c’est une expérience que nous souhaitons élargir car nous nous sommes rendu compte que nous serons plus efficaces. Le Cnra gère le contenant qui est constitué des entités médiatiques, tandis que le Cored gère les contenus. Il a eu beaucoup de manquements relevés dernièrement et qui sont des comportements inacceptables. Avec le tribunal des pairs, nous cherchons tous comment les prévenir», a expliqué Mamadou Thior au terme de leur entrevue à huis clos.

Une rencontre que Babacar Diagne, président du Cnra, a jugée fructueuse. «Nous avons fait l’état des lieux du paysage audiovisuel au Sénégal et il y a eu beaucoup de convergences», a-t-il expliqué. Cependant, les deux parties ont convenu de l’intérêt de placer les sanctions contre les déviants en second ordre. «La répression n’est pas notre priorité. Nous privilégions la pédagogie. Maintenant, si ça mérite que nous sévissions, nous le ferons. Mais il faut aujourd’hui travailler à une presse responsable, respectable à et irréprochable. Il y a une déprofessionnalisation des médias qui pousse les journalistes à raser les murs », a déploré Mamadou Thior, qui s’est toutefois réjoui de l’institution de l’étape du quitus du Cored avant le passage devant la Commission de délivrance des cartes de presse.

Dans le même ordre d’idées, Babacar Diagne a rappelé que le Cnra dispose bien d’une gamme de sanctions qui permet, par exemple, «de suspendre une chaîne télévisée, de retirer une licence, de dicter une amende», entre autres. Mais, a-t-il souligné, le régulateur préfère l’option «de faire de cette position d’autorité une position d’influence». «Nous optons pour le dialogue avec les organes de presse, qui sont nos interlocuteurs», a insisté le président du Cnra. Ce dernier a en aussi appelé à la responsabilité et à la conscience des éditeurs audiovisuels. «L’éducation n’est plus assurée que par les modules, dans la sphère académique. Les médias y ont leur rôle. Et l’essor technologique des moyens numériques fait que les enfants peuvent même avoir une avance sur leurs parents. Les journalistes ont une part importante à accomplir», a indiqué Babacar Diagne, ancien journaliste et ancien ambassadeur.

Mamadou Oumar KAMARA

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