Dans le cadre du plus important partenariat qu’il ait jamais conclu avec le secteur humanitaire, Interpol a lancé un nouveau projet dont l’objectif est de prendre des mesures répressives à l’encontre d’auteurs d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels travaillant pour des organisations actives dans les domaines de l’humanitaire et du développement.Le projet Soteria (du nom de la déesse grecque de la sécurité) a déjà reçu le soutien de plus de 20 organisations humanitaires de premier plan, parmi lesquelles Oxfam, Save the Children et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.Compte tenu du caractère mondialisé des activités liées à l’humanitaire et au développement, ainsi que de l’urgence qui préside souvent au recrutement et au déploiement du personnel, il est difficile, pour les organisations concernées, de procéder à des vérifications approfondies concernant ce personnel avant et après le recrutement.Trop souvent, des personnes ayant déjà commis des infractions à caractère sexuel peuvent continuer à travailler et à évoluer dans ces métiers, et elles représentent alors un danger pour les enfants et les adultes vulnérables. « Les organisations du secteur humanitaire offrent souvent un refuge à des femmes, des hommes et des enfants plongés dans des conflits ou dans la pauvreté, mais elles sont aussi la cible d’individus en quête de victimes vulnérables sur lesquelles commettre des abus », a justifié Jürgen Stock, le secrétaire général d’Interpol.Les organisations humanitaires jouent un rôle essentiel dans certaines des situations les plus difficiles que l’on puisse imaginer, en apportant une aide humanitaire et une aide au développement destinées à atténuer les souffrances de groupes vulnérables dans le monde entier. Les auteurs d’actes relevant de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels dans le secteur humanitaire sapent les principes fondamentaux de la mission de ce secteur, en portant atteinte aux personnes mêmes qu’ils sont censés protéger et aider.Le projet Soteria vise à établir des relations de confiance entre les organisations humanitaires et les services chargés de l’application de la loi tout en s’employant à renforcer leurs capacités respectives en matière de prévention et de répression des cas d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels.En s’appuyant sur ses bases de données mondiales et sur son réseau regroupant les polices de 195 pays, Interpol travaillera avec les services nationaux chargés de l’application de la loi afin de renforcer leur capacité à enquêter sur les faits qui leur sont signalés et à tenir à jour les fichiers d’antécédents judiciaires. L’organisation policière mondiale collaborera également avec le secteur humanitaire en vue de faciliter l’échange d’informations et de soutenir les efforts qu’il déploie pour repérer les individus s’étant déjà rendus coupables d’infractions à caractère sexuel et empêcher tout agresseur potentiel de passer à l’acte.Au cours des prochains mois, le projet Soteria organisera simultanément plusieurs ateliers à l’intention d’une centaine d’enquêteurs spécialisés dans la protection de l’enfance et les violences sexuelles ou sexistes en Afrique et en Asie du Sud, qui porteront sur l’utilisation des capacités d’Interpol et d’autres outils permettant d’agir contre les auteurs d’abus.