Doudou Wade, Tafsir Thioye, Pape Saër Guèye et Hawa Abdul Bâ ont été exclus du parti libéral. Ces derniers protestent et entendent engager le combat de l’intérieur. Pour le journaliste et analyste politique Assane Samb, cet épisode constitue une nouvelle manifestation des tiraillements entre inconditionnels de Karim Wade et la vielle garde, qui ne jure que par Abdoulaye Wade. Voici l’intégralité de son analyse dans L’Observateur de ce lundi.

«Il n’est jamais bon d’exclure des responsables d’un parti politique, surtout quand il s’agit de gens de qualité et de hauts responsables qui ont cheminé avec le parti pendant longtemps. Ces derniers bénéficient de beaucoup d’expérience, d’une certaine influence et d’un leadership politique. Ils connaissent tous les secrets du parti. Donc, leur exclusion ne fera qu’affaiblir le Pds.

«En réalité, cette crise qui mine le parti peut s’expliquer par un problème interne causé en partie par une alternance générationnelle. C’est une crise fondamentale entre ceux qui étaient très fidèles au père, Me Abdoulaye Wade. Ces gens n’approuvent pas les méthodes du fils, Karim Wade. Ils sont dépassés par une situation. Également, l’absence prononcée de ce dernier qui continue de gérer le parti à partir de l’étranger (Qatar) et le fait qu’il souhaite propulser des gens à lui fidèles, notamment les jeunes favorables à lui, des proches, minent le Pds.

«C’est une crise au niveau générationnel et dans l’approche, entre Wadistes purs et durs et Karimistes. C’est ce qui explique les divergences notées en interne, puisque c’est Karim Wade qui décida. Il peut juger opportun d’exclure du parti les responsables qui n’accepteront pas de suivre à la lettre ses recommandations. En vérité, ces départs répétés, surtout au niveau des cadres, ne font que fragiliser davantage le parti. Tout cela n’augure rien de bon quant à l’avenir. Le Pds ne fait que s’affaiblir depuis qu’il a quitté le pouvoir.»