À cinq mois de la Coupe du monde au Qatar, Vahid Halilhodzic est dans une situation inconfortable à la tête des Lions de l’Atlas. Le sélectionneur est la cible des critiques, les supporters le sifflent, plusieurs joueurs sont en conflit avec lui et les rumeurs d’un départ prochain persistent, alors que le Maroc vient d’entamer les éliminatoires de la CAN 2023 et va défier le Liberia, lundi 13 juin.

Quarts-de-finalistes de la dernière Coupe d’Afrique des nations au Cameroun (battus par l’Égypte, future finaliste), qualifiés pour la prochaine Coupe du monde, les joueurs de l’équipe du Maroc devraient être dans une phase positive en cette fin de printemps. Même les qualifications pour la CAN 2023 ont plutôt bien commencé dans le groupe K avec une victoire, certes poussive, dès la première journée contre l’Afrique du Sud.

Pourtant, avant de se mesurer au Liberia dans le cadre de la seconde journée, lundi 13 juin, la sélection nationale est sous tension. Plus précisément, c’est le sélectionneur, Vahid Halilhodzic, qui cristallise toutes les crispations.

Voilà maintenant plusieurs mois que le Bosnien est décrié au Maroc sur fond de fractures avec certains joueurs de l’équipe nationale, pour la plupart écartés (Hakim Ziyech, Noussair Mazraoui, Nordin Amrabat…). Début mai, la Fédération marocaine de football a dû démentir le limogeage imminent du technicien. Un mois plus tard, l’heure n’est toujours pas à l’apaisement.

Sifflé par les supporters marocains

Jeudi 9 juin, au stade du Prince Moulay-Abdallah de Rabat, Vahid Halilhodzic a pu se rendre compte de son impopularité auprès d’une partie des supporters marocains. Avant le coup d’envoi de la rencontre face aux Bafana Bafana, son nom a été sifflé par le public. Sauf surprise, le sélectionneur risque d’être accueilli avec la même froideur lundi pour le match contre le Liberia à Casablanca.

Sauf énorme rebondissement improbable, il sera bien présent sur le banc pour diriger les Lions de l’Atlas. Mais dans la presse marocaine, des bruits circulent quant à un limogeage de « Coach Vahid » après ce Liberia-Maroc. En cause : ces relations décrites comme difficiles entre l’ancien attaquant et ses joueurs, son staff et sa hiérarchie.

Les griefs entendus ne sont pas nouveaux. Déjà, lorsqu’il était à la tête du Paris Saint-Germain pendant un an et demi, entre 2003 et 2005, Vahid Halilhodzic a connu des problèmes avec plusieurs joueurs-cadres, dont certains ont préféré partir avec fracas (à l’image de Fabrice Fiorèse, qui a rejoint l’OM en fustigeant l’autoritarisme de l’entraîneur), et in fine avec les supporters. Les mêmes récriminations ont ressurgi ailleurs.

Déjà renvoyé deux fois à quelques semaines d’un Mondial

S’il devait être remercié, Vahid Halilhodzic, 70 ans, goûterait pour la troisième fois au goût amer d’une éviction avant une Coupe du monde. En mars 2010, il avait été limogé de son poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire dans la foulée de la CAN, à trois mois du Mondial en Afrique du Sud. Furieux, le Bosnien avait allumé les dirigeants de la Fédération ivoirienne de football, qui avaient justifié leur décision par l’élimination en quarts de finale de la CAN : « Ces gens-là ne m’ont pas respecté, j’ai appris la nouvelle par fax. (…) C’est vraiment dégoûtant. »

Huit ans plus tard, « Coach Vahid » avait été renvoyé de son poste de sélectionneur du Japon à seulement deux mois du Mondial en Russie. La Fédération japonaise de football estimait qu’il n’était plus en mesure de diriger les Samouraï bleus en raison d’une « confiance et communication ébranlées » avec les joueurs.

Le sort de Vahid Halilhodzic n’est pas encore scellé. Mais à cinq mois du rendez-vous au Qatar, la sérénité ne flotte toujours pas dans la maison marocaine. Le résultat et le contenu du match Liberia-Maroc vont être analysés avec beaucoup d’attention, en attendant de prochaines décisions et prises de paroles.

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