Un procureur à Bamako a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête après la mort il y a une dizaine de jours de neuf jeunes candidats à l’armée dans le nord du Mali en proie aux attaques jihadistes, indique un communiqué reçu jeudi par l’AFP.

« Le dimanche 19 mai, aux environs de 8 heures (locales et GMT) sur l’axe Goundam-Diré, neuf jeunes candidats qui se rendaient à Tombouctou pour les épreuves sportives en vue du recrutement des forces armées maliennes ont été abattus par des individus armés », dit le communiqué signé du procureur de la République Amadou Bocar Touré.
« Une enquête a été ouverte en vue de faire la lumière autour de cette affaire, d’identifier et d’interpeller les auteurs, coauteurs et complices pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice », ajoute-t-il.

« Ils ont tous été tués par balles », a assuré à l’AFP une source sécuritaire locale, qui affirme que l’attaque est l’œuvre d’un groupe affilié aux jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM suivant l’acronyme arabe) pour « dissuader les populations civiles de toute collaboration avec l’armée ».
La mort de ces jeunes hommes il y a une dizaine de jours, abondamment commentée sur les réseaux sociaux, n’avait pas fait l’objet de communication officielle jusqu’alors mais avait suscité l’émoi parmi les populations locales, notamment dans les villes de Dire et Goundam où des hommages avaient été rendus.
La pression des groupes armés et des militaires au pouvoir a réduit au silence la plupart des sources d’informations indépendantes dans les zones d’opérations.
Le Mali est en proie à des affrontements entre des groupes jihadistes et les forces gouvernementales, assistées par des paramilitaires russes. Les deux camps sont accusés de perpétrer de graves exactions contre les populations civiles, souvent difficiles à vérifier.
Le Mali, pays enclavé au cœur du Sahel, est plongé dans une crise multiforme depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
Des militaires ont pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2020 et ont rompu leur partenariat militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner vers la Russie.