Le Sénégal organise des élections législatives le 31 Juillet 2022. Mais de plus en plus des voix s’élèvent pour réclamer le report de ce scrutin. Ce, en raison de l’absence du décret convoquant le corps électoral qui n’est pas contresigné par le premier ministre. Ou parce que l’hivernage s’est installé plutôt que prévu.  Mais de l’avis de Babacar Fall, secrétaire général du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne Gouvernance (GRADEC), un report à ce stade est impensable. Surtout que l’enjeu de ces législatives 2022: c’est un combat pour le 3e mandat et le contrôle du parlement. 

 » C’est impensable même ! A ce stade avancé du scrutin, un report des législatives n’est pas envisageable. Surtout que la Direction générale des élections (DGE) en terme d’organisation est assez loin. Les bulletins ont été imprimés. Ce qui veut dire que honnêtement on ne tend pas vers un report « , a réagi Babacar Fall de GRADEC au fil de PressAfrik. 

En l’en croire, le fait que le décret convoquant le corps électoral ne soit pas contresigné par un premier ministre ne peut pas considéré comme un facteur de report. D’autant plus que l’absence de cet acte n’entache en rien le champ d’application des décrets pris par le chef de l’Etat. 

 » Je vous rappelle que Ngouda Mboup a fait beaucoup de contributions sur la question en tant que juriste, constitutionnaliste. Les actes que le Président prend doivent faire l’objet de contreseing par le premier ministre. Mais tel n’est pas le cas. Il y a pas de nomination de Pm. Tout le monde le concerne. Le Président signe chaque jour des décrets il n y a pas de contreseing. Et pourtant ces décrets présidentiels sont mis en œuvre et appliqués », a t-il soutenu. 

Babacar Fall en résulte qu’on est pas dans une situation de normalité. Parce que, rappelle -t-il, « Ce qui s’est passé dans le processus électoral, l’invalidation des listes, le fait que les partis sont contraints à participer avec des moitiés de liste, des titulaires sans suppléants ou suppléants sans titulaires… tout cela montre que notre code électoral est désarticulé. Il n y a pas aujourd’hui de logiques », dira t-il. 

Quid du risque d’inondations des lieux de vote ?

En effet, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la métrologie (ANACIM) avait très tôt annoncé « une installation précoce, de la saison des pluies sur une bonne partie du pays ». Ce qui engendrait, « un risque élevé d’avoir des événements pluviométriques intenses mais aussi une  forte probabilité d’avoir des inondations cette saison. »

Babacar Fall indique que le Sénégal devrait dépasser ce genre de réflexion de pays sous développé surtout que l’enjeu des ces législatives c’est le combat du 3e mandat. 

« L’opposition a accepté de participer avec une liste de suppléants, les bulletins ont été tirés, la carte électorale a été publiée, le Président a publié le décret portant sur le temps d’antenne des partis ou coalitions. Donc si on retourne en arrière un peu, les dernières élections législatives se sont tenues en juillet en pleine hivernage. Et cela n’a pas empêché la tenue à date échue des élections. Il faut aujourd’hui qu’on sorte de cette mentalité de pays sous développé. Oui y a l’hivernage. Quand vous allez en Europe même s’il neige les populations vont aller aux urnes.  Pour moi la pluie ne peut pas être un facteur de report. Autre chose je vous dis que ces pluies ne vont pas entacher le taux de participation. L’enjeu  aujourd’hui de ces élections, c’est le troisième mandat, le contrôle du parlement ».

Vu ces enjeux de taille, Babacar Fall en conclu même  » un taux de participation élevé. Et non un report parceque le décret convoquant le code électoral n’a pas été contresigné par un premier ministre ou la pluie menace ».

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