L’auteur du livre « Les Versets sataniques », jugé blasphématoire par les pays musulmans les plus conservateurs, a été attaqué alors qu’il débutait une conférence dans l’Etat de New York, aux États-Unis. On ignore encore si le pronostic vital de l’écrivain britannique est engagé.
L’auteur britannique Salman Rushdie, dont l’ouvrage Les versets sataniques avait fait de lui la cible d’une fatwa de l’ayatollah iranien Rouhollah Khomeini en 1989, a été attaqué vendredi 12 août sur scène lors d’un événement dans l’ouest de l’État de New York, ont rapporté plusieurs médias américains. Un journaliste de l’agence de presse américaine Associatied Press (AP) a assisté à l’attaque : un homme s’est jeté sur scène « avant de frapper ou de poignarder » plusieurs fois l’écrivain.
D’origine indienne, Salman Rushdie est connu pour avoir publié Les Versets sataniques en septembre 1988. L’ouvrage a immédiatement déclenché une vive réaction d’une partie de la communauté musulmane en raison d’une description, considérée comme outrageante, du prophète de l’islam Mahomet. Dans ce récit, Rushdie décrit un prophète ressemblant à Mahomet, « Mahound », qui mélange des « vers sataniques avec le divin ». Le livre a été banni en Inde, en Afrique du Sud, au Pakistan, en Arabie saoudite, en Égypte, en Somalie, au Bangladesh, au Soudan, en Tunisie, en Malaisie, en Indonésie et au Qatar dans le semaines qui ont suivi sa publication. Même au Royaume Uni, Les Versets sataniques ont été la cible d’un autodafé, le 14 janvier 1989.
Contactée par l’AFP, la police du comté de Chautauqua, où l’écrivain devait prendre la parole, a confirmé qu’une personne avait été poignardée sans préciser à ce stade l’identité de la victime.