En Guinée, après avoir renoncé à sa mobilisation du 23 juin dernier, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) interpelle désormais la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à la veille du sommet des chefs d’État de l’organisation régionale qui se tiendra, à Accra, le 3 juillet.
Le mouvement avait annulé sa manifestation du 23 juin la veille, le 22 juin, annonçant une trêve d’une semaine pour, dit-il, donner une chance au dialogue sollicité par le Premier ministre Mohamed Béavogui. Ce délai ayant expiré, jeudi, le FNDC s’en remet à la Cédéao pour mettre la pression sur la junte au pouvoir à Conakry et obtenir un délai raisonnable de la transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
« Après cette trêve, la coordination nationale du FNDC constate, avec regret, qu’aucune avancée significative n’est perceptible pour créer les conditions idoines pour recadrer la transition qui tangue, en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. C’est pourquoi le FNDC sollicite la bienveillance des instances compétentes de la Cédéao qui se réunissent le 3 juillet 2022 pour demander au CNRD [Comité national du rassemblement pour le développement] l’ouverture d’un cadre de dialogue entre le CNRD, les acteurs politiques et la société civile, avec la facilitation de la Cédéao, la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition, au lieu d’être en six mois imposé par le CNRD de manière unilatérale, le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit de manifester conformément aux engagements nationaux, régionaux et internationaux de la Guinée. Il nous apparaît fondamental que la Cédéao intervienne pour présider le dialogue et favoriser ainsi le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée à travers l’organisation inclusive d’élections libres et transparentes », a déclaré Mamadou Billo Bah, responsable de la mobilisation et des antennes du FNDC.