Alors que les fausses informations continuent de polluer les réseaux sociaux, Article 19 Sénégal a organisé ce mercredi 18 main un atelier de renforcement de capacités sur la problématique de la désinformation et de l’impact des réponses à ce phénomène social sur les droits humains en particulier la liberté d’expression. L’objectif de la formation a été de renforcer la capacité professionnelle des participants dans la détection et la lutte contre les fausses informations, mais aussi de développer la capacité d’examiner les législations et les politiques relatives à la désinformation sous l’angle des droits de l’homme afin d’encourager les décideurs politiques à adopter les lois et règlements dans la lutte contre la désinformation. L’événement a regroupé la société civile et des journalistes, des enseignements ont été donnés par Jeanne Irène Nguidjoi, chargée de programmes Senior à Article 19.
La désinformation est un ensemble de techniques de communication visant à tromper des personnes ou l’opinion publique pour protéger des intérêts ou pour influencer l’opinion publique (propagande, rumeurs, fake news, etc). À travers un atelier qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé « Promouvoir des approches respectueuses des droits de l’homme dans la lutte contre la désinformation en Afrique » organisé à Dakar, Article 19, les professionnelles des médias ainsi que la société civile ont bénéficié d’une formation en vue de connaître les effets et les conséquences de la désinformation.
En effet, plus récemment, la COVID-19 a incité certains gouvernements à adopter des mesures d’urgence qui criminalisent la désinformation liée à la pandémie. Ces mesures, prises par les gouvernements au sud du Sahara pour lutter contre la désinformation ne sont pour la plupart pas conformes aux normes internationales relatives aux droits humains, en particulier le droit à la liberté d’expression. » Face à cette affluence des lois visant à lutter contre la désinformation et dont la principale conséquence est la restriction de la liberté d’expression, on note un certain déficit dans la mise en place de plaidoyers stratégiques et concertés des acteurs de la société civile et des médias, tant au niveau national que régional pour inciter les gouvernements des pays où les lois et les politiques nationales sont extrêmement restrictives à adopter une approche plus sensible au respect des droits humains », a expliqué Jeanne Irène Nguidjoi, chargée de programmes Senior a Article 19.
Par son importance, cet atelier vise à mieux faire connaître aux acteurs de « la liberté de l’Internet en Afrique subsaharienne les évolutions politiques en matière de désinformation, renforcer leur capacité à s’engager plus efficacement dans les processus nationaux et régionaux, et à influencer les processus nationaux et régionaux identifiés au profit de la promotion d’approches respectueuses des droits de l’homme dans la lutte contre la désinformation ». Le projet est guidé par quatre objectifs principaux. Chacun d’entre eux est accompagné d’activités conçues afin de garantir la réalisation à savoir : l’établissement et l’alimentation en ressource interactive les acteurs de la liberté de l’Internet, le Renforcement des capacités de tous les acteurs au niveau national (média, société civile, autorités locales, etc.), influencer les résultats des processus d’élaboration de politiques régionales en matière de désinformation.
À en croire les informations fournies par Mme Nguidjoi, une série d’ateliers qui seront organisés dans 5 pays de la sous-région à savoir le Sénégal, la Gambie, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Bénin pour accroître la sensibilisation des défenseurs des droits humains, des journalistes et d’autres acteurs de la société civile aux réponses politiques et législatives à la désinformation dans leur propre contexte. Mais aussi « de construire un réseau d’acteurs de la société civile, des journalistes et acteurs des médias et défenseurs des droits humains qui puisse porter le plaidoyer en faveur de lois et de politiques anti-désinformation respectueuses des droits de l’homme dans la région de l’Afrique de l’Ouest en vue de garantir la liberté d’expression, l’accès à l’information, la transparence et la redevabilité », a-t-elle affirmé.
Présents tout au long de la formation, les journalistes et les acteurs de la société civile formée à sensibiliser, à déconstruire les fausses images, avec les bons arguments et en se posant les bonnes questions, autrement dit à la vérification systématique d’informations importantes.