Depuis la victoire de Pastef lors de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, les politologues ont analysé les réalisations des 100 premiers jours du nouveau gouvernement. La population sénégalaise semble majoritairement satisfaite des premières mesures mises en place : la formation d’un gouvernement restreint à 25 ministres et 5 secrétaires d’État, la réduction des prix de certaines denrées essentielles comme le pain, l’huile, le riz et le sucre, ainsi que la mise en œuvre des principes de « Jub-Jubal-Jubanti ».

Le gouvernement a également publié des rapports de la Cour des Comptes, de l’Inspection Générale d’État et de l’Office National de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) couvrant les années 2019 à 2023. Des initiatives comme la « Journée du dialogue national » axée sur la réforme de la justice et la publication des patrimoines des responsables publics ont été saluées.

Toutefois, certaines actions ont suscité des critiques. L’invitation de Jean-Luc Mélenchon dès les débuts, la communication mal à propos sur la Déclaration de Politique Générale du Premier ministre et les incertitudes autour de la dissolution de l’Assemblée nationale et d’autres institutions budgétivores ont provoqué des controverses. Bien que ces questions aient reçu l’approbation de nombreux citoyens, le gouvernement a été appelé à les traiter avec plus de précaution et de respect des lois en vigueur.

Les débats parlementaires du 2 septembre 2024 ont particulièrement marqué cette période. La proposition de loi pour dissoudre le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) a été rejetée par 83 voix contre et 80 pour. Cela démontre la nécessité pour le gouvernement de favoriser le dialogue et la concertation avec toutes les parties, y compris l’opposition, afin d’éviter une crise institutionnelle.

Le gouvernement doit maintenant se focaliser sur la préparation du budget 2025 et sur des sujets critiques comme l’autosuffisance alimentaire et l’emploi des jeunes, surtout avec la fermeture des frontières européennes. La transparence et la reddition des comptes restent des priorités pour répondre adéquatement aux attentes sociales.

Une communication efficiente est essentielle pour obtenir l’adhésion des citoyens aux projets gouvernementaux. Dr Emile Victor Coly a souligné que sur les huit propositions formulées dans un article précédent, sept ont déjà été réalisées ou sont en cours d’exécution. Il appelle à prier pour que le nouveau gouvernement continue sur cette voie pour le bien-être des populations sénégalaises.