Lors de sa visite au Brésil, le président béninois Patrice Talon a prononcé un discours incisif, incitant les Africains à prendre leur destin en main en délaissant le poids de l’esclavage, du colonialisme et du néo-colonialisme.

Selon lui, le continent africain doit assumer sa responsabilité face à son sous-développement. « Le continent africain est seul responsable de son sous-développement », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que l’Afrique est faible non seulement en raison de son passé colonial, mais également par ses propres actions ou inactions.

Patrice Talon a insisté sur la nécessité pour les Africains de prendre conscience des vraies causes des difficultés du continent. « Ce n’est pas uniquement parce que l’Afrique a été exploitée et colonisée que sa faiblesse actuelle est liée à ce passé. C’est trop facile de s’en servir comme excuse pour justifier une faiblesse durable, voire éternelle de l’Afrique », a-t-il précisé.

Le président béninois exhorte ainsi les peuples noirs, aussi bien en Afrique que dans la diaspora, à se réveiller différemment. Il les invite à se libérer des chaînes du passé sans oublier celui-ci, mais à décider d’entrer en compétition et à refuser de rester prisonniers des rancœurs historiques. « Il est temps que les Noirs, individuellement et collectivement, décident d’entrer en compétition en refusant de rester prisonniers des rancœurs du passé », a martelé Patrice Talon.

Pour lui, s’accrocher au passé pour justifier les défauts d’un continent entier est inutile et affaiblit davantage l’Afrique. « Cela nous affaiblit et nous rend vulnérables. Cela nous empêche de réaliser que nous avons le même potentiel que les autres. Sans oublier les douleurs du passé, si nous nous libérons de cet esclavage nouveau qu’est notre souvenir, nous pourrons nous développer », a-t-il conclu.