Alors que la Guinée s’est vu retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, plusieurs pays sont en lice pour relever le défi. Le Sénégal fait partie des pays qui voudraient accueillir la CAN.

L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est officiellement retirée à la Guinée parce qu’en « l’état actuel, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ni prêts pour la Guinée puisse accueillir la compétition », a déclaré le président de la CAF, Patrice Motsepe, lors de son déplacement en Guinée.

Interrogé sur la capacité du Sénégal à organiser, la compétition, Motsepe a rappelé que le pays de la Teranga l’avait organisé « avec un grand succès » en 1992, avant d’inviter les autorités sénégalaises à déposer leur candidature. « J’encourage le Sénégal en partenariat avec d’autres pays et j’encourage chacun des 54 pays de la CAF », a-t-il indiqué.


La déclaration du patron de la CAF a poussé le nouveau ministre ses Sports à saisir le président de la Fédération sénégalaise de Football (FSF), Me Augustin Senghor, par ailleurs, Premier vice-président de la CAF, pour en savoir davantage.


« Nous avons joint le président de la Fédération pour disposer du cahier des charges et faire, avec les services une analyse de la situation, naturellement après, faire une note à la plus haute autorité du pays qui appréciera. Aujourd’hui, la vision du Chef de l’Etat est de doter le Sénégal d’infrastructures sportives de classe mondiale pour permettre au pays d’abriter n’importe quelle compétition », a fait savoir le ministre des Sports, Yankhoba Diattara.

Adama Ndione, journaliste et chroniqueur sport, estime que la volonté du Sénégal à déposer sa candidature pour l’organisation de la CAN 2025 obéit à une logique politique, sportive et africaine.

« C’est une logique politique d’abord parce que si vous avez bien regardé récemment le Président Macky Sall depuis qu’il a entamé son deuxième mandat l’une de ses priorités, c’était de doter le pays d’infrastructures sportives avec la construction d’un nouveau stade et aussi un projet avec la Chine de réfectionner plusieurs stades régionaux et aussi la reconstruction du stade Léopold Sédar Senghor et Demba Diop (…) Fort de tout cela, ce serait une logique pour le Sénégal de déposer sa candidature », a dit le journaliste sportif.

Selon lui, c’est une consécration sportive si le Sénégal organise encore cette Coupe d’Afrique vu le rôle et les performances qu’il occupe à l’échelle africaine.

« C’est une logique africaine parce qu’aujourd’hui, le Sénégal place une de ses autorités sportives au sommet du football africain, à l’occurrence Me Augustin Senghor, qui est vice-président de la CAF et membre de la commission de la FIFA. Ce serait bien avec tout ce que le Sénégal a fait en termes de football et de politique sportive qu’il dépose sa candidature pour l’organisation de la CAN 2025 », a poursuivi Adama Ndione. 

Vers un duel Algérie-Maroc
Concernant les candidatures, l’Algérie a été le premier à se signaler par la voix de son ministre des Sports, Abderrazak Sebgag. Ce dernier a fait officiellement savoir, en marge du tirage du Chan 2023 samedi, son intérêt pour l’organisation de cet événement auprès de la CAF. « Après le retrait de l’organisation de la CAN 2025 à la Guinée, nous sommes prêts à déposer un dossier de candidature solide qui permettra à l’Algérie de défendre ses chances d’organiser cet événement», a-t-il confié à la presse.


Évoquant l’expérience accumulée par son pays dans l’organisation d’événements sportifs majeurs, le ministre a tenu à rappeler que l’organisation du prochain ChAN en Algérie était une occasion de montrer les pleines capacités de son pays d’accueillir à nouveau une Coupe d’Afrique, 32 ans après. Une volonté confirmée par le président de la Fédération algérienne de football, Zefizef Djahid.

Mais les Algériens ne seront pas les seuls. Ils devront batailler ferme face au Maroc, leur « ennemi juré ». En effet, le Royaume chérifien envisage aussi de présenter sa candidature pour l’organisation de l’édition de 2025 de la CAN. « La candidature du Maroc s’inscrit dans l’ordre des choses. Le Maroc dispose d’infrastructures pour l’organisation de grandes manifestations sportives internationales », a révélé au site Le360, une source au sein de la Fédération royale marocaine de football.


Si cette candidature marocaine s’officialise, elle aura tout d’un grand événement, car mine de rien, cela fait quand même 34 bonnes années que le Maroc n’avait plus accueilli la plus prestigieuse compétition du continent. Une éternité pour le Maroc qui, depuis quelques années, a dopé ses infrastructures sportives et compte 6 stades de très haut niveau et qui est le lieu de rendez-vous de diverses compétitions africaines ces dernières années.


Des pays tels que l’Afrique du Sud (organisateur en 1996 et 2013) ou encore le Nigeria (co-organisateur en 2000, avec le Ghana) seraient de possibles candidats. L’Afrique du Sud, en raison de son expérience du mondial 2010, est déjà en mesure d’organiser une CAN à 24 équipes. Le Nigeria, avec pas moins de huit stades aux capacités de 30 000 places ou plus, peut aussi se positionner comme organisateur.


Une co-organisation avec d’autres pays
Mais l’exigence liée au cahier des charges pourrait freiner les ambitions du Sénégal à organiser seul la compétition phare du continent. Le pays de Teranga n’est pas encore à jour au niveau des infrastructures pour pouvoir abriter une compétition de grande envergure.

D’après l’ex-Directeur de la Haute compétition, Souleymane Boun Daouda Diop, seule une co-organisation pourrait permettre au Sénégal de s’inviter dans cette rude bataille de candidatures.

« Nous avons le stade Aline Sitoé Diatta que nous pouvons changer avec du gazon naturel, nous avons Lat Dior, Abdoulaye Wade et Léopold Sédar Senghor qui est en train d’être réfectionné. Nous sommes donc très en mesure d’organiser, avec le Mali, la Guinée ou la Mauritanie. On peut faire le match d’ouverture et la finale au Sénégal ou encore une demi-finale. Ça ne pose aucun problème. Par contre, organiser seul, ça demande énormément de moyens, mais nous sommes capables de co-organiser avec les infrastructures que nous avons. C’est possible et c’est même à encourager », a fait savoir Souleymane Daouda Diop.

En tout cas, le Sénégal n’a jamais caché ses intentions d’abriter la CAN 2025. L’accueil de cette compétition phare du continent a toujours été le vœu des autorités depuis que le pays a commencé à se doter des infrastructures. Pour rappel, l’ex-ministre des Sports, Matar Ba, avait déclaré que le Sénégal veut être prêt en 2023 afin de pouvoir déposer sa candidature pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025.

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