1- Un Président de la République qui a demandé et obtenu une majorité confortable à l’assemblée nationale à l’entame de son premier mandat et qui voit cette majorité tanguer à la fin de son dernier mandat doit en tirer les conséquences. Ce ne sont pas les députés de la majorité qui sont sanctionnés mais c’est lui-même qui est sanctionné en lui privant d’une gestion confortable du pouvoir qu’il avait demandé et obtenu. 

2- Croire que la majorité se règlera à travers un calcul arithmétique préétabli, c’est méconnaître les réalités politiques qui s’imposeront au sein de l’Assemblée nationale. Ceux qui sont désignés comme faiseurs de roi ne sont pas moins importants que le député lambda décompté dans un groupe. Ce n’est pas le groupe qui votera le jour de l’installation de l’Assemblée nationale mais c’est chaque député sous le sceau de la confidentialité. Tout député devient un mystère et ça sera ainsi pour toute la durée de la législature, selon les enjeux. 

3- Élire un maire sans le connaître, élire un député sans le connaître montre que la base politique n’est pas seulement quantifiée à travers un ancrage local. Elle est aussi le résultat d’un ancrage médiatique à enjeu national. Ce qui autorise un vote par procuration. Voter pour l’autre, voter selon les idées de l’autre sans tenir compte de celui à qui profite le vote ou de ceux que ce vote pourrait desservir ou pas est devenu une règle admise dans notre système démocratique. 

4- Le mensonge et la manipulation ont de beaux jours dans notre pays. Mentir sur des gens, le justifier à travers un autre mensonge et faire la promotion des deux mensonges, ça paie. Personne n’a le réflexe de demander des preuves. On trouve finalement au mensonge un côté séduisant. C’est l’arme fatale du « guerrier ».

Thierno Bocoum

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