Qui pour porter la voix des quelque 500 000 Sénégalais de l’extérieur au sein de l’Assemblée nationale ? En France, les partis politiques sénégalais préparent les élections législatives du 31 juillet. Objectif : mobiliser cet électorat qui compte entre 60 000 et 64 000 inscrits. Depuis 2017, la diaspora est considérée comme la « quinzième » région du Sénégal. Pour ces élections, elle permet de faire élire 15 députés (sur 167 sièges), dont deux représentants pour la France. Qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité présidentielle, les cadres de partis politiques multiplient les soirées de gala, les porte-à-porte auprès de la communauté sénégalaise, notamment dans les foyers. Leur but : affiner leur programme et écouter les électeurs.
« On sait qu’avec les difficultés, tous les Sénégalais qui vont par exemple prendre parfois des bacs de fortune pour arriver ici, ils ne le font pas de gaieté de cœur, explique Alioune Sall, le coordonnateur du Pastef les Patriotes en France. L’idée, ce n’est pas forcément d’apporter des réponses tout de suite, en tout cas des réponses satisfaisantes. Mais au moins qu’ils sentent une présence des autorités sénégalaises pour pouvoir au minimum écouter leurs besoins. »
Des bureaux dans les grandes villes
Côté majorité présidentielle, on met l’accent sur le bilan du chef de l’État. Parmi les électeurs ciblés lors de ces rencontres, les personnes du troisième âge. Abdou Fleur, responsable de la coordination de l’Alliance pour la République (APR) dans l’Essonne : « Pour les plus âgés, c’est plutôt les questions de retraite. Nos papas et nos mamans qui sont ici en France et qui prennent leur retraite ont l’obligation de revenir assez régulièrement en France pour pouvoir toucher leur retraite. »
La campagne pour les législatives démarre officiellement le 10 juillet. L’un des enjeux sera aussi de mobiliser des électeurs éparpillés en France et de les encourager à se déplacer vers les quelques bureaux de vote installés dans les principales villes de province, comme Orléans, Nantes ou encore Mantes-la-Jolie et la porte de la Villette pour la région parisienne.